Écrit par fr Alexis Bugnolo (19/12/2023) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Le lundi 18 décembre 2023, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, dirigé par le Cardinal Fernadez, a publié une Déclaration intitulée Fiducia supplicans.
Étant donné que ce document a scandalisé le monde entier, dans la mesure où il affirme que les pécheurs habituels, vivant dans les vices de la fornication, de l'adultère ou de la sodomie, peuvent recevoir la bénédiction d'un prêtre de Jésus-Christ, il est nécessaire que tous comprennent clairement et précisément quelle est la valeur juridique de ce document dans l'Église catholique.
Les lois de l'Église sont codifiées dans le Code de droit canonique publié par Jean-Paul II en 1983. Ainsi, lorsque l'on discute de la légitimité ou du statut juridique d'une instruction ou d'un document signé par un cardinal ou par le pape, on parle de validité juridique ou canonique.
La validité canonique est une espèce du genre de la validité juridique. Dire qu'une chose est canoniquement valide, c'est dire qu'elle a force de loi selon les canons de l'Église publiés dans le Code de droit canonique. Dire qu'une instruction ou un document est juridiquement valide, c'est dire qu'il a une force contraignante pour les sujets, en l'occurrence les fidèles catholiques membres de l'Église catholique.
Par conséquent, à la question de savoir si Fiducia supplicans est canoniquement valide, la réponse est : "Elle ne l'est PAS".
Et à la question de savoir si Fiducia supplicans est juridiquement valide, la réponse est "Elle ne l'est PAS".
Les raisons de ces deux réponses sont multiples. Permettez-moi de m'expliquer.
Tout d'abord, comme l'enseigne Vatican I, le pape n'a pas l'autorité d'enseigner de nouvelles doctrines. Il n'a pas non plus l'autorité d'enseigner des choses qui sont contraires aux vérités révélées, à la bonne morale ou à la loi divine, naturelle ou évangélique. Ainsi, s'il tente de le faire, il tente de faire quelque chose qui dépasse ses pouvoirs. Son acte ou sa tentative est donc ultra vires, et donc nul et non avenu. Sur le plan juridique, on considère qu'il n'a jamais été fait. Et d'un point de vue canonique, il est considéré comme n'ayant jamais existé. - Mais Fiducia supplicans enseigne beaucoup de choses contraires à la vérité révélée (que Dieu peut bénir le péché), contre la Loi divine (que le Nom de Dieu soit invoqué dans la bénédiction des pécheurs impénitents), contre la Loi naturelle (que les sodomites soient bénis ou approuvés), contre la Loi évangélique (enseignée par l'apôtre Paul dans sa lettre aux Romains, à savoir que ces péchés empêchent de se sauver et donc de recevoir la bénédiction), et contre la bonne morale (l'approbation publique du péché public). Par conséquent, la signature du pape sur ce document ne lui confère aucune valeur juridique ou canonique.
Deuxièmement, l'autorité de l'organisme qui a émis le document, Fiducia supplicans, est le Discastère pour la Doctrine de la Foi. Mais si l'on cherche dans les Acta Apostolica Sedes, on ne trouve AUCUNE entité de ce nom érigée en existence par un Pontife romain. Car pour établir quelque chose dans l'existence, celui qui l'établit doit avoir l'autorité de le faire. Et toute entité du Siège apostolique doit exister par le biais d'un acte juridique publié portant la signature d'un homme qui détient le Munus pétrinien au moment de sa publication. Or, le pape François n'était pas titulaire du munus pétrinien avant le 30 janvier 2023 - c'est le pape Benoît XVI qui l'était, puisqu'il n'y a jamais renoncé par un acte juridique - et ce dicastère n'a donc pas d'existence juridique. Par conséquent, tous les décrets, déclarations et instructions du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sont dépourvus de toute valeur juridique et canonique. Ils sont nuls et non avenus dès leur publication.
Enfin, aucun document n'a d'autorité sans un acte de promulgation. La déclaration Fiducia supplicans est dépourvue de tout codicille de promulgation, comme on peut le constater en lisant ses derniers paragraphes. En outre, elle n'impose à personne l'obligation de l'accepter. Par conséquent, elle n'a imposé aucune obligation juridique ou canonique à qui que ce soit. Par conséquent, elle est également juridiquement et canoniquement invalide.
Du point de vue dogmatique, la nullité canonique de Fiducia supplicans est un fait qui démontre la vérité de la puissance et de la portée de la Grande Prière Sacerdotale du Christ pour Saint Pierre et ses successeurs, puisque ce qui n'a pas de valeur juridique n'est pas l'objet de la promesse du Christ d'intervenir pour empêcher les fidèles de s'égarer. Et dans ce cas, si certains s'égarent, la faute en revient à tous ces cardinaux, évêques, clercs et avocats canoniques, ainsi qu'aux têtes parlantes, qui continuent d'insister sur le fait que le pape Benoît XVI a abdiqué le 28 février 2013. -- C'est pourquoi le Christ continuera à permettre que de graves aberrations soient publiées d'une manière qui n'est explicable que par Lui, parce qu'Il reconnaît Lui aussi que le Pape Benoît XVI a été Son Vicaire sur terre jusqu'à sa mort, comme Il nous l'a dit, lorsqu'Il a déclaré aux Successeurs de Saint Pierre en ce qui concerne le Droit Canon, en particulier le canon 332 : Ce que vous liez sur la terre, sera lié dans les Cieux ....