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Écrit par Andrea Cionci (28/01/2023) - Traduction française autorisée : père Walter Covens
Après Mgr Gänswein, qui a écrit comment le pape Benoît a gardé sa robe blanche et son nom pontifical pendant neuf ans parce qu'il croyait qu'il vivrait un peu plus longtemps, Seewald est arrivé pour déclarer que Benoît XVI a démissionné "pour cause d'insomnie". Une déclaration manifestement ironique, dans le style typique du pape Benoît, comme celle qui dit : "J'ai écrit la Declaratio en latin pour ne pas faire d'erreurs". (Il ne faisait pas référence aux erreurs de syntaxe bien connues, mais au fait que seul le latin lui permettait d'appliquer le système munus/ministerium et d'éviter l'erreur historique de l'abdication).
Nous rappelons parmi les derniers messages du Pape Ratzinger : "Vous pouvez croire, ou ne pas croire, la réponse est dans le Livre de Jérémie" et dans celui-ci, ad vocem "le sommeil" ressort : "Quand ils auront chaud, je leur donnerai de quoi boire, je les enivrerai pour les mettre en joie : ils s’endormiront d’un sommeil éternel et ne se réveilleront pas, – oracle du Seigneur".
C'est clair. Après tout, le Mordkomplott (NDT : en allemand dans le texte) qui est sorti providentiellement avec Vatileaks et sur lequel Marco Lillo de Il fatto Quotidiano a écrit, avait précisément parlé d'un plan pour tuer le pape Benoît. S'il était mort, le conclave qui aurait suivi aurait été valide. Au lieu de cela, le pape Benoît s'est assuré que quiconque serait élu après lui ne serait pas un vrai pape.
L'impression est que les deux lecteurs les plus chirurgicaux et les plus précis des Ratzinger codes, Gänswein et Seewald, tirent à boulets rouges pour "stresser" le débat et stimuler la recherche de la vérité. Et nous acceptons volontiers cette contribution.
Si sur la blague de l'insomnie il reste une marge d'ambiguïté, sur la phrase "mille ans" depuis la démission, non. Dans l'article précédent ICI, nous vous avons démontré de manière scientifique et incontestable comment le pape Benoît XVI n'a jamais abdiqué et est resté le seul pape jusqu'à la fin : il a renoncé au ministerium, à l'exercice du pouvoir, comme Benoît VIII l'avait fait exactement 1000 ans plus tôt, en 1013, à la différence que Ratzinger l'a fait alors qu'il avait les pleins pouvoirs. Cela ne s'est pas produit par sa volonté, mais parce que les cardinaux, n'ayant pas compris la Declaratio, ont convoqué un autre conclave dans son dos, alors qu'il n'abdiquait pas. Ils l'ont donc détrôné et l'ont envoyé dans un "Siège totalement empêché". C'est le seul cas canonique, en fait, dans lequel le pape peut perdre le ministerium en retenant le munus. In sede impedita, le pape reste pape et, si un nouveau pape est élu, il est antipape.
Ainsi, sa renonciation à l'exercice du pouvoir est devenue "effective", c'est-à-dire factuelle, le 28 février 2013, mais en réalité il y a un détail d'importance historique que nous venons de mettre en lumière grâce à l'apport du professeur d'histoire et de religion Luca Brunoni.
La vulgate bergoglienne voudrait nous faire croire que le pape Benoît a abdiqué la papauté avec (le canoniquement absurde) 20 heures le 28 février, mais cela NE RÉPOND PAS À LA VÉRITÉ, non seulement à cause de la non-abdication, mais aussi à cause de l'heure indiquée.
Démonstration
Dans la Declaratio, en effet, nous lisons :
"declaro me ministerio Episcopi Romae, Successoris Sancti Petri, mihi per manus Cardinalium die 19 aprilis MMV commisso renuntiare ita ut a die 28 februarii MMXIII, HORA 20, sedes Romae, sedes Sancti Petri vacet".
"Je déclare renoncer au ministère d'Évêque de Rome, Successeur de Saint Pierre, qui m'a été confié par les Cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013, à 20 heures, le Siège de Rome, le Siège de Saint Pierre, sera vide".
Dans son discours, que vous pouvez écouter ICI, le pape Benoît dit "ora vigesima", ce qui, en temps romain, ne correspond pas du tout à 20 heures dans le système de temps international de 24 heures, le nôtre. L'heure aurait donc dû être transcrite comme "hora XX".
ATTENTION : pour l'heure romaine suivie en Italie et dans les possessions pontificales depuis le Moyen Âge - en tant que système de comptage pur des heures - le comptage ne commençait pas après minuit, mais après le coucher du soleil, qui, bien sûr, est variable tout au long de l'année, de sorte que ce système ne servait qu'à donner des indications sur les heures de la journée et non à fournir une date. Et ceci est fondamental.
Le 28 février, le soleil s'est couché à 17h30. Ainsi, pour trouver la XX HORA, l'heure vigoureuse, à partir de 17h30, il faut ajouter vingt heures qui correspondent, selon notre heure, à 13h30 le 1er mars.
En substance, Benoît XVI dit : "Je démissionne à la fin des 20 heures qui commencent au coucher du soleil le 28 février".
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Et que se passe-t-il en fin de matinée du 1er mars ? Le cardinal doyen Angelo Sodano vient d'émettre le bulletin de convocation du nouveau conclave qui détrône le pape Benoît et l'envoie dans un siège totalement empêché.
Tout s'emboîte de manière effroyablement millimétrée. En fait, le 28, à 17 heures, le pape Ratzinger avait déjà pris l'hélicoptère, s'envolant pour Castel Gandolfo et laissant le siège de Rome non pas vacant mais "vide" (verbe vacet).
À 17 h 30, au coucher du soleil, alors que pour Roman, il est minuit et que les heures commencent à compter, Benoît regarde sur le balcon et dit : "Vous savez que ma journée n'est pas comme les précédentes".
Vous le savez à la fois parce que je l'ai écrit dans Declaratio, dans lequel j'ai utilisé l'heure romaine, et, empiriquement, parce qu'au-dessus de ma tête, vous voyez l'horloge romaine du palais papal à Castel Gandolfo*.
Benoît XVI répète : "Je ne serai plus le pontife souverain, jusqu'à huit heures du soir je le serai encore, puis plus rien".
Nous avons déjà étudié ICI comment le pape Benoît, en s'appuyant sur une inversion obsolète et ancienne du titre de Souverain Pontife, produit un sens très clair : "Je ne serai plus le pontife au plus haut degré, à la place la plus haute et la plus visible. Je serai en fait un pontife en retrait, caché, par rapport à un pape illégitime qui prendra ma place et aura tous les honneurs. Et ce nouveau statut qui est le mien commencera le 1er mars à 13h30 avec la convocation du nouveau conclave et mon siège empêché."
Cela explique de manière tout à fait géométrique pourquoi Benoît XVI salue tout le monde avec "Bunonanotte !" juste à 17h40 : de manière cohérente, pour l'heure romaine, nous sommes quelques minutes après minuit, heure romaine.
En résumé, le pape Benoît, en utilisant le "fuseau horaire" romain, traditionnel dans les États pontificaux et différent du Système international de 24 heures, nous a fait comprendre la véritable nature de sa démission : non pas une abdication à 20 heures le 28 février, mais un détrônement annoncé et subi (en raison d'un Siège totalement empêché) qui devient effectif à 13h30 le 1er mars, c'est-à-dire à l'hora vigesima qui a commencé à compter à partir du coucher du soleil le 28 février.
Cet article nécessite plus d'une lecture pour être compris, nous en sommes conscients. Vous devez cependant considérer que le pape Benoît a arrangé tout cela pour que nous puissions comprendre "en fin de journée" quelque chose de parfait et d'admirable, mais qui n'est pas immédiatement évident.
Il fallait, comme l'écrivait son théologien préféré Tychonius, que "l'église du diable" ait le temps de se manifester pour que le peuple catholique puisse s'en rendre compte. Entre-temps, le Logos a fait son œuvre, amenant lentement certaines personnes à comprendre son admirable plan de salut et à tenter de le divulguer, au milieu de mille difficultés.
Avec sa culture et son intelligence extraordinaires, (mais pas seulement) le Pape Benoît, le seul vrai Vicaire du Christ, a sauvé l'Eglise et le monde de l'agression des puissances mondialistes et maçonniques qui renversent le catholicisme.
Nos articles sont obstrués partout, amenés à disparaître des indexations des moteurs de recherche, censurés par les réseaux sociaux. Puis on fait intervenir des archevêques et des cardinaux pour tenter de brouiller les cartes et de couvrir l'antipape, au mieux dans l'illusion que tout peut être résolu selon la méthode cléricale manzonienne habituelle de "sopire, troncare, sopire". Cheval de Troie de cette opération de camouflage, la fola éhontée de l'erreur de fond, selon laquelle Benoît XVI n'avait pas bien compris le rôle du pape et, parce qu'il était moderniste, il a fait un gâchis de la papauté émérite.
Au prochain conclave-inciucio, avec les 81 faux cardinaux bergogliens, ces intellectuels et prélats nous donneront ainsi un autre anti-pape.
Mais peu importe : "le roi est nu", à présent, l'anti-pape François, anti-catholique, a été démasqué et, comme le disait Saint Augustin, la vérité est comme un lion : il suffit de le lâcher et il se défendra. Il reste juste à voir combien de temps cela prendra.
* Pour être précis, l'horloge de Castel Gandolfo marque "l'heure italique du clocher", qui était décalée d'une demi-heure par rapport à l'heure romaine commune, pour permettre aux cloches de sonner en coordination avec l'Ave Maria des églises. L'horloge romaine de Castel Gandolfo indique donc 23 h 30, heure du clocher romain. Le pape Benoît ne suit pas cette convention du 18ème siècle, mais se réfère à l'heure romaine pure. Ainsi, pour lui, 17h30 est précisément minuit. En tout cas, son "bonne nuit" était parfaitement justifié.