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Publié par dominicanus

Tout comme le Fils, la nuit du jeudi saint, en s’écriant : « Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils afin que lui-même te glorifie... » s'engageait par là même à la Croix où cette glorification devait s'accomplir, - pareillement, aujourd'hui, sa Parole annoncée par ses apôtres entraîne la réalisation toujours actuelle de ce qu'elle annonce. Elle annonce de la Croix de Jésus toujours, mais elle l'annonce maintenant comme le Mystère sauveur : le Mystère, c'est-à-dire, nous dit saint Paul, « le Christ en vous, l'espérance de la gloire (Col., 1, 27) ». Elle redit ce qu'il a dit : « Ceci est mon corps... Ceci est mon sang... Faites ceci en mémoire de moi ». Et la Parole du Christ, sur nos lèvres comme sur les siennes (par ce qu'elle y demeure, par suite de notre apostolat, la sienne vraiment, toujours dite par lui), se réalise dans la messe comme elle s'est réalisée dans la croix. Ou plutôt, dans la messe, elle réactualise sans cesse, pour notre foi, ce qu'elle a une fois pour toutes réalisé dans la Croix.

 

Dans la célébration eucharistique, nous dit saint Paul, « nous annonçons la mort du Christ jusqu'à ce qu'il vienne » (1 Co., 11, 26), mais nous l’y annonçons, selon ce que le Christ a voulu et veut sans cesse, comme la réalité permanente de notre salut, comme la réalisation en nous-mêmes de ce mystère de la Croix par lequel, en lequel nous sommes réconciliés, adoptés tous ensemble dans le Corps du Fils de Dieu mort et ressuscité pour faire de nous tous un seul corps, à la gloire du Père.

Louis Bouyer, Le Sens de la Vie Sacerdotale, Cerf 2008, p. 99-114

 


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