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Publié par dominicanus

Un des exemples préférés de Benoît XVI pour parler de l’existence de Dieu est l’analogie de l’électricité. Personne, ne dit-il, ne voit l’électricité, mais nous voyons ses effets, et c’est ainsi que nous savons que Dieu existe : l’ampoule s’allume, l’aspirateur se met en marche, le réveil sonne. De la même manière, personne ne voit Dieu directement, face à face, mais nous pouvons voir les œuvres de Dieu : l’Eglise, les saints, et, bien sûr, les beautés merveilleuses de la création qui nous entoure.

 

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Un ami me disait un jour avoir été émerveillé avec sa famille par les chutes de Foz Do Iguaçu (80 mètres de dénivellation, contre 56 pour les chutes du Niagara !), situées sur la triple frontière Brésil – Argentine – Paraguay, avec le barrage hydro-électrique, le plus puissant du monde (en attendant la fin de la construction du barrage des 3 gorges en Chine), qui peut fournir trois fois plus d'énergie que le barrage d'Assouan en Egypte. Il alimente en électricité tout le sud du Brésil et l’ensemble du Paraguay.

 

Le Psaume qui nous a aidés à prier après la 1e lecture exprime ce sens de l’émerveillement que nous avons tous pu expérimenter à un moment donné de notre vie en admirant tel ou tel paysage de notre petite planète, ou même de l’univers que l’on commence tout juste à explorer.

 

 

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Cela a pu être un magnifique coucher de soleil ou un lever de lune, ou une vue sur l’océan qui nous a coupé le souffle. C’est l’expérience que décrit le psalmiste :

 

« A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,

la lune et les étoiles que tu fixas,

qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui,

le fils d'un homme, que tu en prennes souci ? »

 

C’est le même sentiment qui est évoqué dans la 1e lecture du Livre des Proverbes. Dans ce célèbre passage du chapitre 8, la Sagesse de Dieu est personnifiée et se décrit elle-même comme préexistant à toutes les merveilles mystérieuses du monde visible : les montagnes et les collines, les océans et les cieux, même les fondations de la terre…

 

Avant que tout cela n’existe, la Sagesse de Dieu était déjà à l’œuvre. Ce que l’auteur de ce livre veut dire, c’est que toutes ces choses magnifiques et merveilleuses, pour impressionnantes qu’elles soient, ne sont qu’un pâle reflet de la beauté de Dieu qui les a faites. Le soleil n’est que l’ombre de Dieu !

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à contempler la nature intime de Dieu lui-même, la Très Sainte Trinité, et elle le fait en nous demandant de nous émerveiller devant les splendeurs de la création.

 

C’est une chose que dont les saints ont toujours eu une conscience aigüe. Nous avons tous entendu les récits autour de S. François d’Assise, qui trouvait en chaque aspect de la création un frère ou une sœur. Il lui arrivait même de se baisser pour écarter de la route un vers de terre pour ne pas qu’il se fasse écraser. Il se souvenait du passage de la Bible qui dit que Jésus sur la Croix était considéré comme un vers, non comme un homme.

 

Cette capacité de voir Dieu dans sa création relève de l’un des sept dons du Saint Esprit, le don de science. Puisque tous les saints sont particulièrement dociles au Saint Esprit, ils sont aussi très sensibles à l’éloquence silencieuse de la nature pour parler de Dieu.

 

 

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Un exemple parmi d’autres est S. Jean Gualbert (fin 10e – début 11e siècle), abbé fondateur de la congrégation de Vallombreuse que le pape Pie XII a déclaré saint patron des forestiers italiens en 1951 et des forestiers brésiliens en 1957. C’était un noble de la région de Florence, en Italie, soldat violent jusqu’au jour où  il découvre sa vocation de commencer un monastère pour restaurer la vie monastique de la région dans sa pureté originelle. En ce qui concerne l’emplacement de ce monastère, il y avait un avantage et un inconvénient. L’avantage était que c’était à l’écart des bruits de la ville en plein essor. L’inconvénient était que le terrain était inculte et désert, sans aucun attrait. Jean était d’avis que si le terrain était mieux entretenu, cela faciliterait la contemplation et la vie spirituelle. Alors il engage les moines à planter des arbres (pins et sapins) partout dans la propriété pour en faire un parc, une réserve naturelle, et ainsi favoriser la prière. On peut encore visiter les lieux aujourd’hui.

 

 

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Voilà le sens de la beauté de la création : Dieu nous l’a donnée pour nous attirer à lui davantage.

 

Dieu nous a fait ce merveilleux cadeau de la création. Comment pouvons-nous en faire un meilleur usage ? D’abord en évitant deux extrêmes.

 

Le premier extrême, c’est de traiter la nature sans aucun respect, et de ne penser qu’à l’exploiter sauvagement. L’Eglise nous rappelle fréquemment que Dieu a fait des hommes les gardiens de la création. Cela veut dire que nous aurions tort d’abuser des ressources de la nature sans nous soucier d’en sauvegarder les richesses. Ca, c’est le premier extrême.

 

Mais il y en a un autre que nous devons éviter avec autant de soin. C’est celui de traiter la nature avec trop de respect. Nous vivons dans un monde qui passe. Ce monde ne durera pas. Chaque personne humaine durera davantage que les océans et les montagnes. Nous sommes tous appelés à ressusciter à la fin de l’histoire. Ceux qui seront morts en amitié avec le Christ ressusciteront pour la vie ; ceux qui meurent en dehors de cette amitié avec le Christ ressusciteront pour la mort éternelle. Le monde qui passe est un don de Dieu pour nous. Nous ne devons pas avoir peur d’en user, d’en profiter, de le cultiver. Les êtres humains ne sont pas des parasites de la planète terre. Nous en sommes les gardiens, les jardiniers. Ne faisons pas de la nature une idole. Ce qu’il y a de plus précieux dans la création, c’est l’être humain !

 

A l’approche des grandes vacances, et alors que le Christ va venir en nous par la Sainte Communion, par le "fruit de la terre" et le "fruit de la vigne", remercions-le de nous entourer avec tant de beauté. Et demandons-lui de nous ouvrir les yeux pour voir la planète terre (et l’univers tout entier) pour ce qu’elle est : une révélation de sa sagesse et de sa bonté.

 

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