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Publié par dominicanus

Comme pour Marie et Marthe, il y a un moment où nous devons faire confiance à Jésus...

Comme pour Marie et Marthe, il y a un moment où nous devons faire confiance à Jésus...

Parfois notre attention se concentre tellement sur l’élément central de ce passage de l’évangile – la résurrection de Lazare – que nous risquons de négliger les autres perles qu’il contient. Imaginez la scène initiale. Les messagers arrivent fatigués, essoufflés. Sans délai, ils délivrent le message de Marthe et de Marie :

 

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »

 

Toujours essoufflés, ils fixent le Christ dans une grande attente. Le regard des Apôtres va de Jésus aux messagers, des messagers à Jésus. Alors Jésus, regardant les messagers avec amour, sourit et donne sa réponse.

 

Cet échange nous offre une occasion privilégiée de mieux connaître le Cœur Sacré de Jésus. Le message de Marthe et de Marie est une prière parfaite. Elles auraient pu dire : "Seigneur, celui qui vous aime est malade", comme si Lazare méritait d’être guéri parce qu’il aimait Jésus. Mais quel est celui qui aimait davantage : Lazare, ou Jésus ? Le Christ aimait Lazare infiniment plus que Lazare n’avait pu aimer Jésus ! Faire appel à l’amour du Christ, c’était certainement la meilleure chose à faire.

 

Elles auraient pu dire encore : "Seigneur, viens guérir Lazare ; il est malade !" Mais cela aurait signifié dicter ce que Jésus devrait faire. Or, elles voulaient s’en remettre à lui pour la décision, sachant que son amour ferait tellement plus que ce qu’elles pourraient imaginer, et elles avaient raison.

 

C’était donc la prière parfaite par laquelle les deux sœurs déversaient tous leurs besoins, leurs espoirs et leurs tristesses dans l’océan sans fond de l’amour du Christ.

 

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »

 

Le Cœur du Christ, aurait-il pu mépriser ou ignorer une telle prière ? Elle exprimait une confiance totale, sans réserve, en lui, cette confiance que son amour voudrait tant trouver en chacun de nos cœurs, cette confiance qui libère sa puissance et qui procure le plus grand miracle de son ministère.

 

Ce passage contient aussi le verset le plus court de tout le Nouveau Testament :

 

« Jésus pleura. »

 

Les évangiles ne nous disent pas que Jésus a ri. Mais ils nous disent que Jésus a pleuré !

 

Si la résurrection de Lazare ne suffit pas pour nous inspirer une confiance sans bornes en Jésus, ce verset serait amplement suffisant. Jésus est Dieu. Il sait tout, et il est tout-puissant. Et pourtant, à la vue de la mort de son ami, et de ses amies, Marthe et Marie, en deuil, il est ému jusqu’aux larmes. Jésus Christ n’est pas un Dieu distant. Jésus a pleuré, et il pleure toujours. Il pleure avec nous quand nous pleurons. Il demeure avec nous dans l’Eucharistie quand tous les autres nous abandonnent. Jésus a pleuré avec Marthe et Marie avant de ressusciter Lazare d’entre les morts, car il voulait nous donner l’assurance de sa présence permanente dans nos propres souffrances. Quand nous sommes tentés d’en vouloir à Dieu ou de nous sentir abandonnés de lui, nous n’avons qu’à nous souvenir du verset le plus court de tout le Nouveau Testament : « Jésus pleura ».

 

Tous les saints ont appris la leçon. Sainte Ludivine, qui était paralysée depuis l’âge de seize ans, suite à un accident de patins à glace, l’a apprise particulièrement bien. Pendant les trente-huit années qui lui restaient à vivre, elle est restée invalide, confinée à un méchant lit de planches, couverte d’ulcères, et en proie à une douleur permanente. Mais elle refusait de se plaindre, car elle savait que Jésus était avec elle, qu’il pleurait avec elle. Elle disait toujours : "Les yeux de Dieu sont sur moi ; il voit et il sait tout. Ca me suffit."

 

Quand Dieu permet que nous souffrions, par amour il nous donne la chance d’avoir part à sa croix rédemptrice. Comme l’écrivait sainte Thérèse de Lisieux : "Le plus grand honneur que Dieu puisse réserver à une âme, ce n’est pas de lui donner beaucoup, mais de lui demander beaucoup."

 

La meilleure façon d’exprimer cette confiance, c’est d’adhérer à l’enseignement de l’Eglise. Le Christ s’est engagé à paître son troupeau fidèlement par le ministère du pape et des évêques en communion avec lui. Il a tenu cet engagement pendant deux mille ans. Pendant tout ce temps, alors que des empires et des royaumes se sont levés et ont périclité, que les modes, les cultures et des civilisations entières ont apparu et disparu, l’Eglise du Christ a continué d’enseigner la même doctrine que celle que le Christ a enseignée, en l’appliquant fidèlement aux circonstances changeantes de l’histoire. Elle l’a fait en dépit des imperfections personnelles de certains papes et évêques. Quand il s’agit de sujets de foi, de liturgie et de morale, voilà la voix que nous écoutons.

 

En certaines parties du monde d’aujourd’hui, il est devenu de bon ton pour des catholiques de faire un tri et de choisir parmi les doctrines, comme si le Catéchisme était un buffet. C’est ce qui a donné naissance à des groupes qui se disent catholiques, mais qui sont en contradiction avec les enseignements fondamentaux de l’Eglise catholique, comme l’immoralité de l'adultère, de l’avortement et de l'euthanasie, du "mariage" homosexuel, ou de l'idéologie du genre.

 

Mais quand nous faisons un tri et que nous choisissons parmi les enseignements de l’Eglise, que faisons-nous, en fait ? Nous disons à Dieu que nous ne lui faisons pas confiance. Nous lui disons que nous faisons confiance à des psychologues, des docteurs, des philosophes (si ce n'est à de simples groupes de pression), davantage qu’à Jésus Christ, qui, seul, est mort et ressuscité pour nous sauver de nos péchés.

 

Jésus ne nous demande pas d’être déraisonnables. Il y a d’excellentes raisons à la base de tous les enseignements de l’Eglise, et nous devrions les étudier. Mais même des experts ont des opinions divergentes sur beaucoup de sujets. La raison humaine ne suffit pas pour nous guider au ciel, tout comme les efforts humains n’ont pas suffi pour sauver Lazare. Comme pour Marie et Marthe, il y a un moment où nous devons faire confiance à Jésus, et mettre notre vie, nos décisions, nos problèmes et nos espoirs entre ses mains expertes. Ce moment, c’est maintenant.

 

Le verset le plus court de la Bible et le plus grand miracle de Jésus - Homélie 5ème dimanche du Carême A
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A
C'est une verité l'amour de jesus est immense dans nos vies.
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D
Suis d'accord
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