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Publié par dominicanus

 

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Nous poursuivons le discours sur la montagne que la liturgie nous a déjà présenté les dimanches précédents.


Cette partie du discours s’inscrit dans le cadre d'une attention remarquable à la création, comme signe et présence du Mystère Créateur. Jésus y renouvelle son appel, l’invitation à se remettre totalement à Dieu, plutôt qu’aux choses et aux dynamiques du monde ; c’est là que se trouve réellement le coeur de l'abandon confiant et de la vie nouvelle qu’il a introduite dans le monde.


Le disciple qui se laisse absorber entièrement, presque de façon obsédante, par la matérialité de l'existence, (par l'obsession pour « la nourriture » et pour « le vêtement »), révèle une foi incertaine et tergiversante, qui n'a pas encore fait l’expérience de l'amour paternel de Dieu, et donc ne considère pas comme il se doit cet amour : alors qu’il prend soin de ses enfants avec l'amour et la tendresse d'une mère, bien au-delà de toute attente humaine, comme personne d’autre ne saurait le faire.


En réalité, pour faire écho au texte d'Isaïe de la première lecture, nous pourrions affirmer que l'attention de Dieu pour l'homme dépasse celle d'une mère. Nous y lisons en effet : « Même si [une femme] pouvait l’oublier, moi je ne t'oublierai pas ».


Le chrétien est donc continuellement appelé à veiller sur la tentation « d'attacher son coeur » à ce qui ne peut pas suffire à la vie, sur la nécessité d'opérer un choix : fonder son existence illusoire sur le mensonge des « choses du monde », ou se confier totalement à Celui qui l'aime plus que tout autre, et qui dans sa paternité pourvoira même à ses besoins, dans l'optique de l’usage des biens de la terre au service du Royaume.


Telle est la seule pauvreté que l'Église vit et propose à tous les hommes depuis deux mille ans. La page d'Évangile s'ouvre avec un avertissement qui en constitue la clé herméneutique: on ne peut servir deux maîtres à la fois, parce que l’on finira inévitablement par aimer l’un et haïr l'autre.


L'homme agrippé aux choses du monde risque de finir esclave du monde, parce que le monde demande toujours un prix en échange de ce qu’il offre faussement ; tandis que celui qui choisit de servir le Seigneur expérimentera la vraie liberté, puisque l'unique « maître » qui libère est seulement le Dieu de la vie.


Celui qui choisit le premier chemin pourra même se retrouver riche, mais il sera essoufflé dans son coeur et dans sa conscience ; celui qui par contre suit le second peut découvrir une saveur particulière à la vie, une sorte d’assouvissement heureux et une liberté inespérée, faite de joie et de paix intérieure.


Du reste, quelle personne de bon sens pourrait penser réalistement que la possession d’un quelconque objet matériel puisse changer quelque chose à ce qu'elle est ?

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