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Publié par Walter Covens

 
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    La solennité du Christ Roi de l'Univers a été instaurée par le Pape Pie XI en 1925 dans le prolongement des solennités de la Fête-Dieu et du Sacré-Coeur dans le but d'apporter un remède aux désordres qui affectent le monde. Il estimait que l'établissement d'une solennité aurait plus de chance de porter des fruits durables que la simple promulgation d'un document, fût-ce une encyclique.


    Tous les jours les informations font état de guerres, d'attentats, de meurtres. Des femmes sont battues par leur mari, des enfants sont tués par leur maman et violés par leur papa, des ministres sont assassinés par des services secrets, des agents de police agressés par des supporters de football et par les jeunes des cités. Tout cela se passe pratiquement sous nos yeux, à notre porte. Et chaque fois que l'opinion s'émeut d'un acte estimé grave on procède sur les plateaux de télévision, dans les studios de la radio et dans les salles de rédaction des journaux, à de nombreux commentaires. Des experts sont invités pour faire de savantes analyses. Des hommes politiques prennent des mesures et font voter des lois. Des candidats aux élections assurent qu'ils feront mieux que les autres.


    Aujourd'hui l'Église nous dit: la seule solution c'est d'accepter le Christ, non seulement comme roi de nos coeurs dans notre vie privée, mais comme Roi de l'Univers. Pourquoi la solennité du Christ-Roi peut-elle apporter une réponse valable (la seule réponse) aux calamités qui s'abattent sur le monde encore aujourd'hui? Pie XI répond: premièrement parce que ce débordement de maux sur l'univers provient justement de ce que la plupart des hommes ont "écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique"; et deuxièmement parce que il faut "chercher la paix du Christ par le règne du Christ" et parce que pour ramener et consolider la paix, il n'y a "pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur".


    Car il faut bien se rendre à l'évidence: comment s'étonner que les lois soient bafouées et les hommes de loi attaqués, alors que, dans le même temps, des lois sont votées qui attaquent, qui bafouent la dignité humaine? Des lois attaquent la vie humaine en son germe comme à son terme par l'avortement et l'euthanasie; des lois bafouent le fondement de la société, la famille, en légalisant les unions homosexuelles au même titre que le mariage et en instaurant le divorce et même la polygamie (comme aux Pays-Bas, où, maintenant il est devenu possible de combiner le mariage et un "contrat d'union" avec une tierce personne!). Tout cela sont des symptômes qui ne trompent pas. Ces symptômes sont le signe certain d'une maladie qui s'appelle le laïcisme, "la peste de notre époque" (Pie XI).

 
"Dieu et Jésus-Christ ayant été exclus de la législation et des affaires publiques, et l'autorité ne tenant plus son origine de Dieu mais des hommes, il arriva que... les bases mêmes de l'autorité furent renversées dès lors qu'on supprimait la raison fondamentale du droit de commander pour les uns, du devoir d'obéir pour les autres. Inéluctablement, il s'en est suivi un ébranlement de la société humaine tout entière, désormais privée de soutien et d'appui solides (Pie XI, Ubi Arcano, 23 décembre 1922".

 


    Il y a quelques années j'avais été nommé aumônier d'un campus universitaire. Mon dernier prédécesseur en date avait quitté son poste depuis déjà une dizaine d'années. Pendant une année, avec l'appui de l'archevêque, j'avais sollicité auprès des autorités universitaires un local pour pouvoir recevoir les étudiants dans l'enceinte même du campus. Malgré de belles promesses, je n'ai jamais pu en obtenir un. Et lorsqu'on m'avait objecté le "dogme" de la laïcité, j'avais répondu que s'ils ne voulaient pas d'un aumônier pour les étudiants, bientôt ils seraient obligés d'appeler les gendarmes. Et c'est ce qui est arrivé ... à peine une année plus tard. Oui, comment espérer avoir la Paix du Christ si on rejette le Règne du Christ?



    Et pourquoi rejette-t-on le Règne du Christ? De quoi a-t-on peur? Non seulement Jésus n'a pas eu de gardes qui se sont battus pour qu'il ne soit pas livré aux Juifs, mais quand les Juifs voulaient s'emparer de lui pour en faire leur roi, il s'est enfui. Devant Pilate il affirme clairement: "Ma royauté ne vient pas de ce monde". Hérode, alors que Jésus n'était encore qu'un nourrisson, se sentait déjà menacé. Une hymne pour la fête de l'Épiphanie (Crudelis Herodes) dit à l'adresse d'Hérode et de tous ceux qui redoutent le règne du Christ:

 

"Il ne ravit point les diadèmes éphémères, celui qui distribue les couronnes du ciel."

 


    La Royauté du Christ ne remet nullement en cause la séparation de l'Église et de l'État ni le principe de laïcité bien compris. On entre dans le Royaume du Christ librement, par le baptême. Le Royaume de Jésus ne s'oppose pas aux royaumes du monde. Il ne s'oppose qu'au royaume de Satan par le sang versé de l'Agneau vainqueur. Mais à ceux qui sont baptisés Jésus demande de témoigner sans peur jusqu'à verser leur propre sang, s'il le faut. Et l'Église demande aux États de pouvoir librement témoigner de sa foi.



    Devant Pilate le Christ proclame qu’il est "venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité". Le devoir des chrétiens de prendre part à la vie de l’Église les pousse à agir comme témoins de l’Évangile et des obligations qui en découlent. Ce témoignage est transmission de la foi en paroles et en actes. Le témoignage est un acte de justice qui établit ou fait connaître la vérité:

 

Tous les chrétiens, partout où ils vivent, sont tenus de manifester ... par l’exemple de leur vie et le témoignage de leur parole, l’homme nouveau qu’ils ont revêtu par le baptême, et la force du Saint-Esprit qui les a fortifiés au moyen de la confirmation (AG 11).

 


    Ainsi comprise, la solennité du Christ, Roi de l'Univers, est une invitation pressante à passer de l'apostasie au témoignage:

 

Les fruits très amers qu'a portés, si souvent et d'une manière si persistante, cette apostasie des individus et des États désertant le Christ, (...) Nous les déplorons de nouveau aujourd'hui. Fruits de cette apostasie, les germes de haine, semés de tous côtés; les jalousies et les rivalités entre peuples, qui entretiennent les querelles internationales et retardent, actuellement encore, l'avènement d'une paix de réconciliation; les ambitions effrénées, qui se couvrent bien souvent du masque de l'intérêt public et de l'amour de la patrie, avec leurs tristes conséquences: les discordes civiles, un égoïsme aveugle et démesuré qui, ne poursuivant que les satisfactions et les avantages personnels, apprécie toute chose à la mesure de son propre intérêt. Fruits encore de cette apostasie, la paix domestique bouleversée par l'oubli des devoirs et l'insouciance de la conscience; l'union et la stabilité des familles chancelantes; toute la société, enfin, ébranlée et menacée de ruine. (Pie XI, Quas Primas)

 


    "Le martyre est le suprême témoignage rendu à la vérité de la foi; il désigne un témoignage qui va jusqu’à la mort. Le martyr rend témoignage au Christ, mort et ressuscité, auquel il est uni par la charité. Il rend témoignage à la vérité de la foi et de la doctrine chrétienne. Il supporte la mort par un acte de force. 'Laissez-moi devenir la pâture des bêtes. C’est par elles qu’il me sera donné d’arriver à Dieu' (S. Ignace d’Antioche, Rom. 4, 1). (...)

 

Rien ne me servira des charmes du monde ni des royaumes de ce siècle. Il est meilleur pour moi de mourir [pour m’unir] au Christ Jésus, que de régner sur les extrémités de la terre. C’est Lui que je cherche, qui est mort pour nous ; Lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche .... (S. Ignace d’Antioche, Rom. 6, 1-2)." (CEC, 2473-2374)

 


    Oui, vraiment, si l'apostasie est la racine de tous les maux, la couronne des martyrs est le gage de la paix:

 

Je te bénis pour m’avoir jugé digne de ce jour et de cette heure, digne d’être compté au nombre de tes martyrs ... Tu as gardé ta promesse, Dieu de la fidélité et de la vérité. Pour cette grâce et pour toute chose, je te loue, je te bénis, je te glorifie par l’éternel et céleste Grand Prêtre, Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé. Par lui, qui est avec Toi et l’Esprit, gloire te soit rendue, maintenant et dans les siècles à venir. Amen (S. Polycarpe, mart. 14, 2-3, cité par CEC 2474).
 
http://www.evangile-et-peinture.org/meditations-dominicales/images-a-lavance/

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J
Mon Père,<br /> Je bénis le Seigneur pour vous, Lui qui vous  a si bien inspiré pour cette homélie... cela me parle au coeur: surtout les 2 extraits à la fin citant ces 2 saints.<br /> Que Notre Roi continue de déverser son Esprit-Saint dans votre être,qu'ainsi vous soyez un apôtre de feu.<br /> Union de prière.<br /> De Guadeloupe.
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