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Publié par Walter Covens

25-T.O.B.jpg       En même temps, S. Paul nous représente la vie chrétienne, comme une vie selon l'’Esprit. Dans l’'épître aux Galates, il la décrit comme une lutte entre la chair et l’'Esprit et oppose à la liste des oeœuvres de la chair : fornication, impureté, débauche… discorde, etc., le tableau attrayant du fruit de l’'Esprit en nous : charité, joie, paix, patience, serviabilité, bonté, confiance, douceur, maîtrise de soi (5, 19-22). Le travail de l’'Esprit se fait en nous de l’'intérieur ; lui seul scrute les profondeurs de Dieu et peut révéler à notre esprit le don de Dieu, faisant de nous des "hommes spirituels" ((1 Co 2, 10-15). L’'Esprit est le principe, l’'âme, comme le sang et la sève de la vie nouvelle dans le Christ : "Ceux qui appartiennent au Christ Jésus ont crucifié la chair avec ses convoitises. Puisque l'’Esprit est notre vie, que l’'Esprit vous fasse agir" (Ga 5, 24-25). 


       Dans la 1re épître aux Corinthiens, Paul exposera l'oe’œuvre de l’'Esprit sous la forme des charismes. Certains de ces dons sont extérieurs et visibles, comme le parler en langues, l'’enseignement et les différents ministères. Mais le don principal est le plus intérieur : c’'est l’'agapè qu’'accompagnent la foi et l’'espérance ; elle inspire et vivifie les autres dons et vertus pour réaliser notre conformité au Christ et nous intégrer dans l'’unité diversifiée de l'’Église.

       Dès lors, nous pouvons rapporter à l’'Esprit Saint et à la charité les différents exposés de la catéchèse morale que nous fournit S. Paul (Rm 12-15) ; Col 3-4 ; Ép 4-6 ; etc.), en considérant les vertus qu'’il y recommande et propose à l'’imitation , non plus comme le résultat de notre effort, mais comme des grâces, les oeœuvres et les fruits de l’'Esprit Saint en nous. La morale, avec ses préceptes et vertus, en est transformée en son fond ; elle devient proprement spirituelle. L'’agir du chrétien ne procède plus de la seule sagesse et force de l’'homme, mais de la docilité à l’'Esprit. L'’idée, la nature même de la vertu en est changée : elle n'’est plus une conquête, une domination volontaire ; elle devient un accueil humble et fervent, une concordance d'’amour. C’'est ce que la théologie a voulu exprimer en parlant des vertus infuses. Celles-ci n’'agissent pas sur nous de l’'extérieur, comme les maîtres et les modèles humains. L'’action de l’'Esprit nous atteint par elles de l'’intérieur, sur le mode de l’'inspiration et le de l'’impulsion.

       Il en découle une nouvelle compréhension du thème de l’'imitation. Le Christ n’'agit pas seulement sur nous par la parole et par l'’exemple, mais comme le Maître de l’'Esprit qu'’il envoie à ses disciples pour leur procurer l'’intelligence du mystère de sa personne et élaborer en eux l’œ'oeuvre de l'’imitation en les conformant à son visage spirituel esquissé dans les Évangiles. Le Nouveau Testament nous présente, avec une sobriété remarquable, les traits que l’'Esprit Saint se propose de reproduire en nous pour nous modeler à l’'image du Christ par la conduite et par le coeœur, de sorte que la face mystérieuse de Jésus apparaisse en filigrane de notre vie mieux que dans tous les écrits ou tableaux. ).



Servais-Théodore Pinckaers, La vie selon l’'Esprit, Éd. Saint-Paul-Cerf, 1996, p. 94-95

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