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Publié par dominicanus

 

 


    Alors que l'Église a fait mémoire d'Édith Stein (9 août), devenue sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, nous arrivons aujourd'hui au début du chapitre 9 des Romains. Les chapitres 9, 10 et 11 de la lettre de saint Paul aux Romains sont un casse-tête, une croix pour les exégètes. Dans ces chapitres, saint Paul traite d'un problème douloureux pour lui, personnellement, sur le plan affectif, et pour les théologiens aussi, sur le plan intellectuel. Il s'agit du mystère de la non acceptation de Jésus comme Messie par le peuple juif dans son ensemble.



    Dieu avait préparé les juifs  à la venue du Messie, avec beaucoup de patience, pendant près de 2000 ans. Pourtant, quand Jésus est venu, il a suscité la controverse et le rejet, plus que l'accueil chaleureux. Paul énumère tous les privilèges dont le Peuple Élu avait bénéficié en exclusivité tout au long de l'Ancien Testament. Il rappelle le rôle unique que Dieu avait imparti au Peuple d'Israel dans l'Histoire du salut, en le préparant progressivement à donner au monde son Sauveur. Mais ensuite il consacre le reste de ces chapitres à affronter la réalité mystérieuse de cette nation, qui, dans son ensemble, n'a pas reconnu ni accepté le Messie lors de sa venue.
 


    De nombreux Juifs l'ont accueilli, parmi lesquels saint Paul lui-même, la Vierge Marie aussi, et les autres Apôtres, mais pas la communauté des Israélites en tant que communauté. Pourquoi pas ? Dieu a-t-il été infidèle à ses promesses, a-t-il abandonné le Peuple Élu, n'aurait-il pas pu changer leurs coeurs ? Durant les dimanches à venir nous allons suivre les réflexions et les conclusions de l'auteur, mais déjà aujourd'hui nous pouvons voir une implication de cette mystérieuse réalité : la foi, la foi qui nous met dans une vraie relation avec Dieu, mais qui n'est pas quelque chose d'automatique, et qui relève de la responsabilité personnelle de chacun. Sinon, vu de l'extérieur, nous pourrions paraître proches de Dieu, mais en réalité très éloignés de lui.



    Ceci est une des raisons pour lesquelles plusieurs confessions chrétiennes non catholiques rejettent la pratique du baptême des petits enfants. Pour ces chrétiens, la foi est un engagement personnel à suivre Jésus Christ, et le baptême symbolise cet engagement. C'est pourquoi, pour eux, cela n'a pas de sens de baptiser un bébé, parce que celui-ci est incapable d'un engagement personnel. Ils oublient que la foi (et le baptême) est beaucoup plus qu'un "engagement personnel", bien que la foi (et le baptême) soit aussi cela ! La foi est d'abord, et surtout, un don de Dieu, un effet de la grâce de Dieu. C'est ce qui fait que la foi n'est pas une "auto-médication", une manière de se sauver soi-même.
 


    Jésus nous a sauvés alors que nous étions encore pécheurs, et c'est son amour sauveur qui change nos coeurs, et non pas l'inverse. Voilà pourquoi l'Église catholique baptise les enfants en bas âge : à cause de la générosité inconditionnelle avec laquelle Dieu nous offre le salut, non pas comme une récompense pour quelque chose que nous aurions accompli, mais uniquement grâce à son amour pour nous.
 


    Comme chaque sacrement, le baptême, c'est Dieu qui agit principalement, c'est lui qui s'engage, et non pas l'homme. C'est la même confusion qui règne à propos de la confirmation. Quand je demande ce qu'est la confirmation, la plupart du temps, la réponse est : c'est quand on confirme son baptême. "On", ici, c'est l'homme. Même chose pour le mariage : si les mariés oublient que c'est Dieu d'abord qui s'engage dans leur mariage, et non pas eux, il n'est plus question de la grâce. Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner que l'engagement des époux ne tienne pas la route.
 


    Les Évangiles nous rapportent que plusieurs parents demandaient à Jésus de venir guérir leurs enfants malades ou mourants, alors que ces enfants eux-mêmes n'avaient rien demandé. Eh bien, de la même manière les parents catholiques, en demandant le baptême pour leur nouveau-né, demandent à Dieu de venir donner à leur enfant ce don de la grâce, alors qu'ils sont trop petits pour le demander eux-mêmes. Les chrétiens non catholiques qui critiquent le baptême des petits enfants sont dans l'erreur. Ils oublient que l'amitié avec Jésus commence avec un don gratuit : la grâce de Dieu.
 


    Par contre, ils ont raison de critiquer les Catholiques qui ne s'attachent qu'à un rituel purement extérieur sans entretenir une relation personnelle avec Jésus, sans prendre leur place dans la communauté de l'Église. Des parents qui demandent le baptême pour leurs enfants, mais qui ne leur donnent pas l'exemple d'une vie chrétienne authentique, qui ne leur apprennent pas à prier, qui ne participent pas à la vie de leur paroisse et de la cité, etc ... ne font leur devoir qu'à moitié. Et nos frères chrétiens séparés ont raison alors de les rappeler à leur devoir. Si nous ne faisons rien pour développer personnellement la foi reçue au baptême, nous passerons inévitablement à côté de ce que Dieu a préparé pour nous dans son amour infini.
 


    Maintenant, il est possible que Dieu appelle certains d'entre nous à une intimité particulière avec lui, à une vocation particulière dans l'Église. Comme il l'a fait avec Élie dans la première lecture, et avec saint Paul lui-même, Dieu appelle certains à devenir des soldats spirituels dont la prière, le témoignage et le ministère protège et renouvelle constamment l'alliance conclue par Dieu avec son Peuple Élu, l'Église. Ce sont les prêtres, les missionnaires, les moines et moniales, religieux et religieuses, les laïcs consacrés ... qui sont autant de rappels pour les autres baptisés et pour le monde entier de l'amour que Dieu a pour chacun en particulier et de son action inlassable dans l'histoire des hommes.
 


    Si vous entendez cet appel - et cela peut être très jeune, dès l'âge de trois au quatre ans pour certains - n'attendez pas, ne doutez pas ! Allez trouver un prêtre, allez rencontrer le ou la responsable de telle communauté religieuse, de tel séminaire. Dieu attend votre réponse ! Si elle est généreuse, Dieu ne se laissera pas vaincre en générosité. Et si vous en connaissez qui pensent être appelés par Dieu, priez pour eux, encouragez-les, soutenez-les. Et vous les parents, s'il s'agit de l'un (ou de plusieurs) de vos enfants, ne le(s) découragez jamais ! Cela peut être un sacrifice pour vous, surtout si Dieu les appelle dès leur plus jeune âge, mais, souvenez-vous, ces enfants ne vous appartiennent pas. Ils vous ont été confiés par Dieu et ils sont d'abord ses enfants à lui. Dieu vous les prête seulement; et s'il appelle votre fils ou votre fille à le suivre de plus près, lui-même prendra leur place dans votre famille, il vous bénira, car il est fidèle. Quant à vous tous, même si vous n'êtes pas appelés à consacrer votre vie à la prière et à l'apostolat, et si Dieu n'appelle aucun de vos enfants à lui donner leur vie d'une manière aussi radicale, vous devez néanmoins tous prier et servir, prendre une place active dans la vie de l'Église et de la société.
 


    Durant cette Eucharistie, comme lors de chaque messe, écoutons attentivement cette "voix d'un fin silence" (c'est la traduction du texte hébreu, rendu par la Septante par le "murmure d'une brise légère"), tout comme Élie, saint Paul, la Vierge Marie, dont nous allons célébrer l'Assomption dans quelques jours, pour que Dieu puisse parler à notre coeur sur la montagne où il nous a tous appelés. Et si notre foi est sur le point de sombrer, dans les tempêtes de ce monde, crions vers Jésus : « Seigneur, sauve-moi ! » 
 

« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
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